Tête de Buddha

Stuc
Ancienne région du Gandhāra
IVe-Ve siècle
H. 12 cm

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Description

Il s’agit ici d’une représentation sensible de Buddha, reconnaissable à ses lākṣaṇa ou signes du Grand Homme. Il s’agit ici de sa protubérance crânienne, l’uṣṇīṣa, ainsi que la touffe de poils entre ses sourcils, appelée ūrṇā. Ces codes iconographiques se fixent aux premiers siècles de notre ère, en même temps qu’apparaissent les premières occurrences de représentations anthropomorphes du Buddha, rompant ainsi avecune longue tradition aniconique.

Ce changement de paradigme trouve son origine dans le développement d’un nouveau courant religieux, le Bouddhisme Mahāyāna, aussi appelé Bouddhisme du Grand Véhicule. Ce dernier touche désormais un nombre plus grand de fidèles, et n’est plus réservé à une élite monastique austère. A l’instar du bouddhisme Mahāyāna, l’art religieux se fonde sur l’approche sensible des représentations, jouant sur la connivence avec le fidèle.

La production en stuc du Gāndhāra, dont cette tête fait partie, inspire la vitalité à ses œuvres par un traitement très sensible des chairs et du modelé, autrefois souligné par la polychromie, qui a disparu sur cette pièce. Il s’agit de frapper l’âme des spectateurs, de les impressionner, dans une recherche permanente de la meilleure manière de toucher les fidèles, tout en humanisant l’image du Buddha. Les statues étaient exécutées aux moules, les formes obtenues reprises à la spatule. Cette technique permet beaucoup d’aisance dans le traitement et d’obtenir, comme ici, des visages au modelé souple. La chevelure, dont le traité est particulièrement sensible, en est un bel exemple.